Professionnels

Le Café des indés 2024


🤝 Le concept

Le Café des indés est un espace d'expression sur des enjeux actuels du secteur cinématographique pour aboutir à la mise en place d'actions concrètes. Il se tient deux fois par an, lors du Sommet des Arcs et lors des Rencontres du Cinéma indépendant. Reprenant en partie les conclusions de l'édition précédentes, six organisations professionnelles interrogent les participants sur leurs pratiques et leurs positions autour de six sujets, en tant qu'exploitant de salle de cinéma, distributeur de film, ou autre profession liée à ces métiers.

Les professionnel·le·s présent·e·s aux Arcs se penchent sur les sujets donnés pour formuler des propositions d'actions concrètes, que les organisations professionnelles sont appelées à porter tout au long de l'année.

Les propositions issues des ateliers n'engagent que leurs groupes de travail. Chaque groupe appelle les organisations professionnelles à les porter et les mener à terme tout au long de l'année.

©️ Claire Nicol

💡 Les propositions

Cette année, le Café des indés s'est donné un fil rouge : la Responsabilité sociétale des Entreprises.

Vivez ou reviez la restitution des propositions comme si vous y étiez :

Sujet de l'AFCAE, en collaboration avec le Collectif 50/50 et le Lab Femmes de cinéma :

VHSS : dans le contexte de films dits « abîmés », quel rôle pour les producteurs, les distributeurs et les cinémas ?

Le groupe de l'atelier a rappelé que la programmation reste un choix politique et esthétique de l’exploitant, seul responsable de sa ligne éditoriale. Toutefois, ce dernier se trouve souvent seul au moment d’établir sa programmation et de la présenter à son public. Pouvoir travailler en collectif, c’est-à-dire en étant soutenu par la production et la distribution, est fondamental. On peut dresser ici un parallèle avec la création d’un film qui est, elle aussi, un travail collectif.

©️ Claire Nicol

Les participants se sont en partie inspiré du protocole mis en place par le festival des Arcs, la production et la distribution du film Je le jure pour trouver des solutions pour faciliter la programmation et l’accompagnement des films abîmés.

Leurs propositions sont :

  • Informer le public sur les différents supports (grille de programme, catalogue, site, flyers, réseaux…)
  • Mettre en place une prise de parole en avant-séance, ou un QR Code proposant plus d’informations qui peuvent être mises à jour
  • Mettre en place des séances débats sur le film afin de créer des échanges (au sein du public et entre le public et la salle)
  • Créer une liste de spécialistes qui pourraient accompagner un débat
  • Proposer un document expliquant au public les choix de programmation de la salle et les difficultés dans la programmation de films “abîmés”

Sujet de DIRE, avec la collaboration de SONIS : Comment diminuer l’impact environnemental de la diffusion des films ? #3

Partant des propositions du dernier Café des Indés, DIRE a poussé la réflexion plus loin en utilisant des données sur l’impact environnemental des différents modes de transport des copies et du matériel promotionnel, avec l’aide de Sonis.

Le groupe a identifié différents leviers permettant de réduire l’impact environnemental de la diffusion des films, que ce soit du côté de la distribution ou de l’exploitation. Parmi eux, la production d’affiches, mais aussi l’affichage dynamique et le transport des DCP.

Les propositions sont donc :

  • Privilégier l’impression d’affiches sur papier recyclé
  • Créer un outil comparateur de sorties, permettant l'impression du bon nombre d’affiches, en se basant sur l’analyse des sorties précédentes du distributeur et/ou des autres distributeurs
  • Affichage dynamique : favoriser le recyclage et/ou la réparation des écrans
  • Mettre à disposition des exploitants une charte des bonnes pratiques pour utiliser au mieux leurs écrans
  • Transport des DCP : Utilisation de véhicules à énergie verte
  • Renforcer la communication entre distributeurs et exploitants pour optimiser l’affichage (éviter d’envoyer trop d’affiches ou du mauvais format, etc)

©️ Claire Nicol

Sujet du SDI : Assurer une relation saine entre équipes de films, producteurs et distributeurs

Le groupe a cherché des moyens d’améliorer la collaboration entre production, distribution et équipe de films. Les échanges ont surtout porté sur le moment de la tournée et de la sortie des films, qui concentre beaucoup de problématiques. 

©️ Claire Nicol

Les participants ont essayé de déterminer les outils qui pourraient être mis en place pour anticiper et éviter les problèmes, qui viennent souvent d’incompréhensions entre les parties.

Le groupe propose donc de :

  •  Fonder un groupe de travail sur ces questions communes, qui inclurait d'abord producteurs et distributeurs , avant d’impliquer les agents et d’autres professions, afin de mieux appréhender nos métiers et lever les incompréhensions (par exemple sur les contrats ou les incompréhensions des talents sur ce qu’est un distributeur)
  • Étendre les clauses des contrats VHSS signés par les producteurs avec les équipes du film à tous les maillons de la chaine, et impliquer le distributeur pour enrichir les textes.
  • Organiser une réunion obligatoire en présence de l’équipe artistique pour préparer le lancement d’un film (sur le modèle de la réunion de lancement entre producteur et distributeur) et y rappeler à chacun les bases de respect et les enjeux de la sortie.
  • Trouver un autre mot que « talent », comme « équipe de film ou artistique »

Sujet du SCARE : Management et recrutement : quels outils mettre en place pour instaurer un environnement de confiance, paritaire et motivant sur le lieu de travail ?

Le groupe (couvrant les secteurs de l’exploitation, de la distribution et des festivals) a identifié 3 points-clés sur le sujet du management : le recrutement et l’attractivité, la fidélisation des équipes, et la gestion de conflits et des cas de violences et de harcèlement. Les participants ont noté les disparités territoriales entre les structures, notamment en ce qui concerne le recrutement. Le groupe a échangé sur les pratiques que chacun et chacune pouvait mettre en place, et a remarqué que les jeunes générations viennent bousculer les pratiques en place, dans un sens positif.

Les propositions d’action sont les suivantes :

  • Faire connaître nos métiers auprès des formations initiales (y compris hors cinéma), afin de sortir du lien unique avec les écoles spécialisées des grandes villes
  • Favoriser les moments informels au sein de son équipe
  • Faire profiter les salarié.e.s de primes aidées et d’autres avantages en nature
  • Mettre en place des réunions d’équipe régulières et systématiser les évaluations et entretiens personnels
  • Favoriser les échanges d’information au sein des équipes avec par exemple des plannings partagés, renforcer la connaissance et reconnaissance des activités de chacun
  • Mettre en place une banque de ressources sur les bonnes pratiques de recrutement et de management et sur la réglementation
  • Former ses équipes à la prévention des conflits et des VHSS, mettre en place des référents et un affichage pour que toute l’équipe soit informée.

©️ Claire Nicol

Sujet du GNCR : Envisager autrement la sortie des films Recherche & Découverte

L’atelier s’est inscrit dans la continuation de celui organisé par le GNCR lors des dernières Rencontres du SDI. Depuis, la nouvelle réforme de l’art et essai a notamment apporté une pondération pour les films Recherche & Découverte de moins de 80 copies. Le groupe a abordé des sujets de durée de programmation des films, mais aussi de volume et d’accompagnement des séances.

Il en ressort des propositions orientées principalement vers l’exploitation (le groupe ne comptant pas de membre actif en distribution), ayant pour but de rendre de la profondeur aux sorties des films fragiles et à renforcer leur durée d’exposition :

©️ Claire Nicol

  • Revoir les conditions du fonds de soutien à la distribution pour inciter les distributeurs à programmer les films Art et essai en salles Art et essai
  • Revoir les conditions de l’aide sélective à la distribution pour réduire le focus sur la sortie nationale (remplacer le nombre minimum de salles en SN par un nombre minimum de salles durant la vie du film…)
  • Inciter les salles à se positionner plus tôt sur les films recherche et découverte, avec un certain nombre de séances, afin de pouvoir garantir une promotion plus anticipée
  • Renforcer le lien de coopération distributeurs/exploitants : les distributeurs peuvent réfléchir leurs outils marketing en commun avec les salles, quitte à faire des sorties resserrées, afin de créer un matériel adapté à chaque salle
  • Mettre en place un rendez-vous régulier sur les films recherche, pour fidéliser le public autour de ces films avec un créneau dédié

Sujet de l'ACID : Préservons la santé mentale des indépendants !

La question de la santé mentale est peu abordée dans nos métiers. Pourtant, les professionnels présents remarquent une accélération de ces problématiques, avec l’évolution de la société globalement mais aussi avec la situation de nos secteurs aujourd’hui.

Le groupe a rapproché la réflexion sur la santé mentale de celle sur les violences sexistes et sexuelles, dans la mesure où le milieu est en train de prendre conscience du problème et où il existe un manque de connaissance des ressources à disposition. C’est à la fois une question de culture du secteur et une question réglementaire, le CNC a donc un rôle à jouer, au même titre que les acteurs et actrices de l’industrie.

Le groupe a proposé les solutions suivantes :

  • Faire des questions de santé mentale un vrai sujet, au même titre que les VHSS
  • Créer des formations obligatoires pour les employeurs sur la santé mentale
  • Définir par la réglementation une frontière claire entre le professionnel et le privé, notamment en distribution
  • Créer une liste de ressources sur la santé mentale pour consultation par les employés et les employeurs
  • Créer des espaces de dialogue au sein des entreprises sur ces sujets

©️ Claire Nicol

Un atelier organisé en collaboration avec l'AFCAE, DIRE, l’ACID, le SCARE, le GNCR, le SDI, avec la participation de Sonis, le Collectif 50/50 et le Lab Femmes de cinéma

Contacts

sommet@lesarcs-filmfest.com

Quentin Stallivieri - Responsable du Sommet

 

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